“Évolution” est beau, il est aussi inquiétant. La sueur perle sur la peau, les murs suintent et quelque chose se trame. Le film s'aventure dans les vertiges de la science-fiction pour parler de l'intime : après les récits d'apprentissage féminins de “Innocence”, on assiste ici à la puberté de jeunes garçons. Leurs corps se transforment et la réalité aussi. La dimension perturbante de ce changement est traitée à la façon d'un cauchemar. Si le corps féminin à la puberté a pu être abordé de nombreuses fois au cinéma, l'équivalent masculin est beaucoup plus rare – en tout cas aussi sérieusement.[…] Ce qui n'empêche pas un traitement poétique et déstabilisant : à plusieurs reprises durant “Évolution”, on se dit qu'on n'a jamais vu ça avant. Combien de longs métrages peuvent s'en vanter ? – Nicolas Bardot, Film de culte