Holy Motors

Leos Carax, 2012, France/Allemagne, HD, version originale française, 115', 16/16 ans Festival «Ô Vallon» au Théâtre 2.21

Archives 2016

Description

De l'aube à la nuit, quelques heures dans l'existence de Monsieur Oscar, un être qui voyage de vie en vie. Tour à tour grand patron, meurtrier, mendiante, créature monstrueuse, père de famille... M. Oscar semble jouer des rôles, plongeant en chacun tout entier - mais où sont les caméras ? Il est seul, uniquement accompagné de Céline, longue dame blonde aux commandes de l'immense machine qui le transporte dans Paris et autour. Tel un tueur consciencieux allant de gage en gage. À la poursuite de la beauté du geste. Du moteur de l'action. Des femmes et des fantômes de sa vie. Mais où est sa maison, sa famille, son repos ?

« Vous n’avez encore rien vu » : voilà un titre qui irait comme un gant à « Holy Motors ». On pénètre dans le nouveau film de Léos Carax comme par une porte dérobée, comme celle que Carax entrouvre lui-même dans la première scène de « Holy Motors ». Léos Carax, pour cette scène, s’est souvenu des mots de Kafka : « Il y a dans mon appartement une porte que je n’avais jamais remarquée jusqu’ici ». Derrière cette porte, un rêve éveillé. « Holy Motors » est un enchevêtrement de rêveries, de fantasmes de cinéma réunis pour une raison parfaitement triviale : « Holy Motors est né de mon impuissance à monter plusieurs projets, tous en langue étrangère et à l’étranger », commente le réalisateur. A l’arrivée, non pas un assemblage de bric et de broc, mais un film-monde, cohérent alors qu’il abrite dix films en uns, à la fois autiste et généreux, libéré enfin de toute contrainte : « Holy Motors » est de ces films qui tracent une route qui n’appartient qu’à eux et qui vont partout où ils veulent. – Nicolas Bardot, Film de culte