Les Dépossédés

Mathieu Roy, 2017, Canada/Suisse, DCP, version originale multilingue sous-titrée français, 76', 16/16 ans Avant-première en présence des protagonistes Claude Jaccoud et Paul Ecoffey

Archives 2019

Description

«Les Dépossédés» est un voyage impressionniste dans la réalité quotidienne des petits agriculteurs qui peinent à joindre les deux bouts. Dans un monde où l'agriculture industrielle règne en maître, la production d'aliments demeure l'une des professions les moins bien rémunérés de la planète. À mi-chemin entre le cinéma vérité et l'essai, ce film explore les mécanismes propulsant les agriculteurs dans une spirale de désespoir, d'endettement et de dépossession. – Vinca Film

Les politiques néolibérales et les politiques de libre-échange détruisent complètement la capacité des petits fermiers des quatre coins de la planète à avoir des revenus décents. Les enjeux sont complexes. D’une part, l’industrie agricole subventionnée des pays du nord produit des surplus exportés à perte dans les pays en voie de développement, où l’agriculture locale ne peut rivaliser ces faux bas prix. D’autre part, en troquant l’agriculture de subsistance pour les «cash crops» voués à l'exportation, les paysans sont laissés à eux-mêmes devant les fluctuations des prix d'un marché qu'ils ne contrôlent pas. Dépossédés de leur souveraineté et de leurs terres, ceux-ci s’enfoncent dans un cycle d’endettement et de désespoir qui, lorsqu’il ne mène pas au suicide, mène à l’exode rural. Les paysans sous-payés ou endettés s’en vont massivement vers les villes, où ils sont condamnés à travailler sur des chantiers pour presque rien. Sans le sou et sans champ, comment sont-ils censés se nourrir?
Cette tragédie se déroule sur une bonne partie de la planète et on n’en parle jamais. Elle n’intéresse pas les médias. Les paysans sont dispersés dans le monde, ils sont peu ou pas représentés. C’est un peuple invisible. D’ailleurs, s’ils étaient réellement un peuple, on parlerait de génocide. Mon film est une volonté de mettre des images et des visages sur ce génocide économique dans l’espoir de mettre fin à l’indifférence. – Mathieu Roy