En plus de la continuation de presque tous les films à l'affiche la semaine dernière, le Cinéma Bellevaux est très heureux de présenter cette semaine la version noir et blanc de «Parasite», réétaloné plan par plan pour en transposer les teintes en lumière blanche, et dont Bong Joon-ho aime parler en ces termes: «La première fois que je l’ai vu, le film ressemblait presque à une fable, et j’avais l’étrange sensation de regarder une histoire d’une autre époque. La seconde, le film m’a paru beaucoup plus réaliste, tranchant comme une lame. Depuis, il ne cesse de se redéfinir dans ma tête, mais je préfère que vous découvriez cette nouvelle version, sans trop en dire.» S’il évoque également avec malice le vieux téléviseur sur lequel il était forcé de faire ses armes de jeune cinéphile – sa mère lui interdisant alors d’aller au cinéma – cet exercice est bien le fruit d’un choix mûri qui nous invite à confronter notre rapport à la narration par l’image, à reconditionner notre attention là où l’évocation sublime la démonstration, et il permet à Bong Joon-ho, des lauriers encore fumants de son monstre, de faire naître déjà une nouvelle créature.