Se faire bercer ou bousculer par des histoires d’ailleurs et d’autres : voilà peut-être une des fonctions du cinéma. Ainsi, ces films que nous choisissons de partager avec vous ont tous à nos yeux un petit truc en plus qui aura su retenir notre attention et qui, nous l’espérons, vous accompagneront aussi, quelques heures, ou pour toujours, chacun à leur façon.
Dans «Ghostlight», où Kelly O’Sullivan et Alex Thompson abordent la question du deuil à travers la figure d’un père démuni qui trouve au sein d’une troupe de théâtre amateur, sa planche de salut, avec autant de justesse que de délicatesse et sans efforts ni effets, alors que, dans «La Jeune femme à l’aiguille», l’esthétique vient accentuer la cruauté et la fatalité des épreuves que traverse Karolina au sortir de la guerre, jusqu’à l’horreur.
Dans «The Last Ashes», d’autres (guerres de) territoires servent de toile de fond à la quête de revanche d'Hélène, enfant abusée devenue femme vengeresse s’enfonçant dans les ténèbres, tandis que dans «La Cocina», Pedro et Julia sont les têtes de file au travers desquels se donne à voir, en filigrane, la réalité des travailleureuses immigré·e·s dans une cacophonie débordante.
Raoul Peck quant à lui, convoque une fois encore le passé, s’intéressant cette fois-ci aux errances, aux tourments et à la colère du photographe sud-africain Ernest Cole, face au silence ou à la complicité du monde occidental devant les horreurs du régime de l’Apartheid qui l’aura contraint à l’exil.
Ça sera la dernière chance de suivre les multiples Mickey Barnes et ses camarades d’infortune, pourtant volontaires, dans l’espace, théâtre d’une farce futuriste caustique légère et sans ambition démesurée – ce que l’on pourrait regretter (mardi 13 à 18h15), ou de partir flirter avec l’absurde dans «Les contes de Kokkola», véritable OVNI signé Juho Kuosmanen, qui rend ici hommage au cinéma des pionniers à travers trois courts métrages qui nous entraînent sans un mot échangé, au cœur d’une charmante petite ville finlandaise sans jamais perdre le nord (mardi 13 à 21h).
Évènements !
Mercredi 7 et samedi 10, ne manquez pas «Cornucopia», film-concert enregistré à Lisbonne lors de la dernière tournée de Björk et qui met en lumière la conception sonore et visuelle, les arrangements musicaux, la production et la performance de cette artiste incontournable.
Le jeudi 8 marque le retour du ciné-club UNIL avec leur programme de courts métrages consacré aux jeunes réalisateurice·x·s. Cette séance sera suivie d’un temps de discussions et d’échanges (portes à 19h30).
La semaine prochaine, c’est au tour de l’ECAL d’investir notre salle, avec un programme qui, comme à son habitude, révèle peu et intrigue beaucoup, et qui devrait à n’en point douter vous surprendre (le vendredi 16, portes dès 19h).
Enfin, nous accueillerons une partie de l’équipe de «Miracle», long métrage constitué d’un seul plan séquence de septante minutes dans lequel trente-trois personnages se croisent pour célébrer la guérison de Baptiste (dimanche 18 mai à 18h).
Bonne(s) séance(s) et au plaisir de vous accueillir au Cinéma Bellevaux !