Cette semaine, on joue les prolongations avec cette poignée de films qui nous accompagnent depuis la reprise et qui, chacun à sa façon, nous amènent à réfléchir sur nous, notre rapport aux autres et au monde, de par le monde.
Ici, Oslo et la Norvège se devinent, timidement, en toile de fond chez Johan Dag Haugerud («La trilogie d’Oslo : Désir»), mais aussi chez Joaquim Trier («Valeur sentimentale») – les deux s’appliquant à une étude subtile de l’architecture relationnelle – le premier interrogeant la question de l’identité au travers d’un dialogue très libre, très ouvert et très drôle sur les doutes et les conflits intérieurs que traversent les personnages, tandis que le second aborde la difficulté des retrouvailles, après l’absence et le silence, entre un père et ses filles.
Là, ce sont les arides steppes de «To Kill a Mongolian Horse» qui s’étendent à perte de vue. Ces terres millénaires porteuses des traditions des peuples nomades cristallisent la difficulté de Saina – à la fois éleveur de moutons et de chevaux et figurant dans des spectacles historiques – à choisir la direction à donner à sa vie, tiraillé entre son héritage, des conditions de vie difficile et la modernité à laquelle il semble impossible d’échapper.
Dans «Toxic», la périphérie désolée d’une petite ville lituanienne voit grandir les espoirs d’ailleurs de deux adolescentes qui, coincées entre la rivière et une centrale électrique, se rêvent mannequins. Mais la promesse d’une vie meilleure demande quelques sacrifices…
Et puis le monde se brouille parfois, comme dans «Alpha» où l’on flirte avec celui des morts en une valse lente. Julia Ducournau signe ici, comme à son habitude – dans un registre légèrement différent de «Grave» ou de «Titane» mais tout aussi sensoriel – un film ambitieux et intense – bien que peut-être légèrement confus(ant) – dans lequel on assiste à la propagation d’un virus qui se répand au sein d’un trio familial dysfonctionnel, qui, confronté à la paranoïa et au temps, se transforme.
Mais comment sortir de ce monde ? C’est bien la question que se posent les personnages d’«Exit 8» de Genki Kawamura quand ils réalisent qu’ils sont coincés dans les couloirs du métro, pris au piège d’un jeu dont il va falloir apprendre et comprendre les règles. Une proposition originale et singulière où vous ne devriez pas être déçu d’être un PNJ.
DERNIÈRE CHANCE ! Le lundi 15 à 18h15, du monde, vous ne verrez rien dans «Confidente» de Çagla Zenciri et Guillaume Giovanetti. Ce thriller politique en huis clos fait la part belle au hors-champ et à l’imagination et tient sur la performance de Saadet Işıl Aksoy.
Le même jour à 20h, prenez le temps d’un dernier voyage entre les mondes d’«Eureka», pour explorer les frontières des terres et des mythologies indigènes, pleins de mysticisme et d’une poésie diffuse.
RENCONTRE ! Ce jeudi 11 septembre à 20h30, nous accueillons le réalisateur Alain Wirth ainsi que Léonard Rimensberger et Léonore Robert Meer de la coopérative Le Jardin Potager pour l’avant-première de «Le Goût des choses». Ce documentaire s’intéresse au projet d’agro-écologie Praz Bonjour, situé dans les hauts de Vevey, et suit Antoine et Pierre-Gilles qui en sont à l’initiative, en rendant compte des défis qu’ils ont pu rencontrer. À la fois témoignage et manifeste, il nous invite à réfléchir aux enjeux de l’alimentation durable, à de nouvelles formes d’agriculture et à notre rapport à la terre.
BIENTÔT À L’AFFICHE ! À découvrir la semaine prochaine : «Kill the Jockey» et «Princesse Mononoké» et, dès le 24 septembre, «Sirât», « Moon » ainsi que «Trop chaud».
On profite enfin pour vous remercier tou·x·te·s pour votre confiance renouvelée en cette rentrée et pour votre curiosité grandissante !
Bonne(s) séance(s) !