Climax

Gaspar Noé, 2018, France/Belgique, DCP, version originale française, 97', 16/18 ans

Archives 2018

Description

Révélé par «Seul contre tous» en 1998, propulsé par «Irréversible» en 2002, Gaspar Noé est parmi les réalisateurs les plus iconoclastes et turbulents du cinéma (français).

Si le cinéma de Gaspar Noé a bien souvent été comparé à des trips, «Climax» est avec «Enter the Void» celui qui le mérite le plus. L'histoire importe moins que l'énergie, la pulsion de vie et de cinéma qui prend d'assaut l'écran et le spectateur. Des premiers instants aux ultimes images, le public est précipité dans un puits vertigineux et sensoriel d'1h30 environ, où il perdra ses repères et s'accrochera aux corps, aux mots, aux visages. Le plan-séquence sur la première scène de danse est un signal envoyé au cerveau reptilien, pour annoncer que l'expérience sera enivrante au possible.

A l'écran, l'intrigue tourne autour d'un groupe de danseurs réunis par une chorégraphe dans une maison isolée, pour préparer une tournée américaine. Le réconfort après l'effort va prendre une sale tournure à cause d'une sombre affaire de sangria, qui va transformer la soirée en nuit d'enfer. En réalité, il y a là un prétexte pour filmer les hommes comme les bêtes qu'ils sont - bêtes de scène, de sexe, d'amour, de violence.

Sous les yeux du spectateur, c'est donc un film et des personnages qui s'effritent quasi en direct, suivis, épiés et caressés par une caméra virevoltante qui les accompagne aux portes de l'enfer. De la douceur candide à la brutalité la plus inouïe, «Climax» offre une vision électrisante de l'usine atomique que sont les relations humaines. – Geoffrey Crété, Écran large