L’écriture au cinéma ne se résume pas au scénario. Une œuvre cinématographique ne peut pas se réduire à ce qu’en dirait un texte ou un discours sur ce qui se passe à l’écran. Les signes du cinéma ont leur vie propre, dans des chocs d’audio-visuel. Les signes de l’écriture dans le choc silencieux et aveugle des mots. Les deux régimes semblent exister sur deux plans inconciliables. Et pourtant, des écrivains, maîtres de leur art, ont tenté de créer du cinéma, non pas en adaptant à la lettre un propre scénario, mais en transposant leur esthétique sur le matériau du film. Ou réciproquement : c’est que le cinéma nous montre bien d’abord des images en mouvement et les mots renvoie à des images, même si ce n’est que dans un premier temps. En 6 séances et 10 auteurs, nous verrons des artistes reconnus dans ces deux mediums découvrir une forme unique du 7ème art : un terrain où la page et la pellicule deviennent la même surface sensible. Ou comment rendre au mot la valeur de mille images.